Lusignan, de Sassenage, de Luxembourg et de Rohan, serait on ne peut plus pâle sans la fée Mélusine. La fée Mélusine était un poisson, au moins par sa queue. Presque tous les vieux auteurs écrivent Merlusine. De merlusine à merlus, je m’adresse à votre conscience et je vous demande s’il y a plus large que le doigt.
Or, si l’on établissait devant vous, preuves en mains, que cette merveilleuse sirène des temps chevaleresques, Mélusine, fille de Pessine, tête de vierge sur un corps d’anguille, est venue, ces années dernières, en plein dix-neuvième siècle, pousser ses trois cris fatidiques pour sauver un descendant du premier baron chrétien, un fils des ducs de Bretagne ou un héritier des rois de Cypre, votre curiosité serait vivement excitée. En Bretagne, Penilis s’allie, depuis cinq cents ans, à Rohan, à Rieux, à Chateaubriand, et son merlus vaut la mélusine.
J’ajoute, pour clore ma préface, que Penilis est aussi noblement apparenté à Paris qu’à Quimper. Madame la duchesse, qui apprit un peu de breton à l’occasion du mariage de sa sœur, sait que Chédéglise (chef ou tête d’église) est la traduction exacte du nom celtique Penilis.