Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 1, 1850.djvu/43

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Depuis trois mois… Blaise, mon domestique, a été son garçon de noces…

— Oui…, dit l’Endormeur, et ça a été assez bien !

La bonne figure de l’aubergiste exprima un peu de défiance revenue.

— Tiens ! tiens ! murmura-t-il, c’est que Joseph Gautier était un monsieur, autrefois…

— Et ça vous surprend qu’il ait choisi un domestique ?… commença Robert.

— Oh ! oh !… dit le père Géraud, je n’ai pas voulu offenser M. Blaise.

— J’entends bien… mais tel que vous le voyez, Blaise n’est pas tout à fait un domestique ordinaire… Il a été élevé dans ma famille, et c’est presque mon ami.

Le père Géraud salua Blaise.

— Comme ça ou autrement, dit-il, je n’ai pas besoin de vous faire de grandes phrases… Puisque vous venez de la part de mon vieux Gautier, le père Géraud et sa case sont à votre disposition… Une poignée de mains s’il n’y a pas d’offense ?

Robert s’empressa de tendre sa main que le bonhomme serra en conscience.

— Et venez-vous comme ça pour passer du temps par chez nous ? reprit-il.

— Je viens de Paris, comme je vous l’ai dit,