Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 2, 1850.djvu/146

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ajouter foi, par hasard, à ce que disent les Baboin et les Kerbichel ?… Est-ce qu’il y aurait sérieusement quelque chose entre Madame et ce Robert ?…

— Pour pécher, répliqua Pontalès, il n’y a rien de tel que les saintes… Mais vous, qui avez l’oreille plus jeune que moi, maître le Hivain, entendez-vous ce qu’ils disent ?

— J’entends Robert… Et Dieu me pardonne s’ils ne parlent pas de tout, excepté de la vente du manoir !

Comme s’il avait pu entendre ce reproche, le jeune M. de Blois abordait justement à cet instant le chapitre de la vente, et la réponse de Madame étant probablement un refus, il reprenait, sans abandonner son accent de politesse aisée et légèrement railleuse :

— Belle dame ! je ne m’attendais pas à cela ! j’avais absolument compté sur vous… Je ne sais pas si vous avez remarqué un fait assez bizarre depuis trois ans que vous me devez toute sorte de gratitude, je ne vous ai pas demandé le moindre service !

— N’est-ce pas assez, murmura Marthe, de m’avoir fermé la bouche alors que je voyais un abîme au-devant des pas de mon mari ?…

— Ceci, c’est du silence… un bon office purement négatif !… Pour tout ce qui exigeait un