pistolet prêt à faire feu les faux commis par lui, nous verrons bien s’il résistera !
— En route, M. le Hivain ! dit Pontalès, nous jouons notre dernière partie !
Diane et Cyprienne avaient quitté leur poste d’observation. Elles tombèrent dans les bras l’une de l’autre.
— Ma sœur, dit Diane tout bas, il faut que nous soyons avant eux à la maison de M. le Hivain… nous savons maintenant où sont les papiers qui menacent Penhoël !
— Allons bien vite !… murmura Cyprienne.
Elles échangèrent un dernier baiser ; puis Diane dit encore d’un ton de résignation simple et douce :
— Ma sœur, nous allons risquer notre vie… si l’une de nous deux meurt, l’autre continuera la tâche commencée… si nous mourons toutes deux, nous prierons Dieu là-haut pour Penhoël !…
Diane s’élança la première dans le sentier conduisant au bord de l’eau et s’y laissa glisser sans bruit ; mais au moment où Cyprienne allait descendre à son tour, le pan de sa robe s’accrocha aux piquants d’une touffe de ronces.
L’étoffe se déchira. Les deux jeunes filles précipitèrent leur fuite.
Robert, Pontalès et leurs deux compagnons