Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 2, 1850.djvu/201

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Cyprienne et Diane furent dans le cabinet de travail de l’homme de loi.

Elles battirent son propre briquet, et allumèrent sa propre lampe.

Il eût fallu les voir en ce moment, animées par la course qu’elles venaient de fournir et par la joie vive du premier succès ! Leurs joues se coloraient d’un incarnat charmant : leurs yeux pétillaient d’impatience et de désir ; un sourire espiègle se jouait déjà autour de leurs lèvres fraîches, tant elles se croyaient sûres du triomphe !

Leur gaieté d’enfant était revenue. Le moment avait beau être solennel, puisqu’il s’agissait en définitive du sort de toute une famille aimée ; il y avait dans la nature même de leur acte quelque chose d’étrange et de gaillard qui éloignait toute idée tragique.

Elles riaient en descellant les carreaux du cabinet.

Leur recherche ne fut pas longue. Sous le fauteuil même où Macrocéphale ruminait chaque soir ses consultations diaboliques, il y avait un trou creusé au couteau, qui renfermait un petit carnet crasseux.

La vue de ce carnet fit battre bien fort le cœur de Diane et de Cyprienne. Elles ne songeaient plus à rire. C’était là le salut de Penhoël.