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Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 3, 1850.djvu/167

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CHAPITRE III.

cou dans l’ennui des cérémonieuses formules ?… Mais qui avons-nous là ?

Étienne se tourna en souriant vers Roger.

— J’ai l’honneur de vous présenter Pylade…, dit-il.

— Oh ! oh !… fit gaiement Montalt, le vrai Pylade ?

— Le vrai Pylade.

— Le compagnon des courses poétiques dans la grande allée des châtaigniers, l’enfant du romanesque manoir… l’amoureux de l’autre ange ! M. Roger, nous savons du moins votre nom de baptême… Soyez le très-bien venu… Au lieu de deux amis nous serons trois, voilà tout !

Il tendit la main à Roger qui se prêtait de la meilleure grâce du monde à cet accueil, moitié moqueur, moitié cordial.

Roger, bien plus qu’Étienne, était fait pour les brusques liaisons d’aventures.

À la fin du déjeuner, vous eussiez dit une petite famille, composée de deux neveux parfaitement insoumis, et d’un oncle trop jeune pour parler en sage.

On se remit en route sous de joyeux auspices, non sans avoir fait sauter deux ou trois bouchons de champagne. (Il y a du champagne à Laval.) Nos trois compagnons étaient d’une