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Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 3, 1850.djvu/175

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CHAPITRE III.

eue de m’embarquer dans cette diligence !… Ah ! vous serez mes fils et mes frères… et, si vous voulez, jamais nous ne nous séparerons !

— Jamais ! répétèrent Étienne et Roger tandis que leurs mains étaient dans celles de Montalt.

La diligence venait de s’arrêter à la barrière de Passy. La Concurrence, arrêtée un instant auparavant, subissait, la première, la visite de la douane. Les voitures se touchaient de telle sorte que la portière de la Concurrence était à un demi-pied seulement de la portière du coupé.

Le store qui cachait les deux petits chapeaux de paille restait clos hermétiquement.

Mais, à l’instant où la petite voiture s’ébranlait, laissant la diligence subir la visite à son tour, une main mignonne souleva le store baissé, et deux papiers, jetés adroitement, tombèrent aux pieds de nos trois voyageurs.

Ce fut Montalt qui les ramassa.

— Enfin !… s’écria-t-il, elles nous donnent signe de vie !… Je savais bien que mes œillades ne pouvaient pas être perdues !

Ses yeux tombèrent sur les deux papiers, et il fit un geste de désappointement comique.

— Oh ! les femmes !… les femmes !… reprit-il ; toujours le même esprit contrariant et à