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Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 3, 1850.djvu/184

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LES BELLES-DE-NUIT.

peut remercier le bon Dieu !… C’est soigné dans du coton… c’est caressé toute la journée !

— Mais elle ne vient donc jamais voir ces messieurs ?… demandaient parfois les gens de l’hôtel.

— Ne m’en parlez pas !… ripostait la soubrette ; c’est si indolent… quand on ouvre seulement la fenêtre, ça croit que ça va mourir.

C’était environ deux mois après les événements qui avaient eu lieu au manoir de Penhoël ; on était en octobre, et la température commençait à fraîchir.

Dans le salon de l’appartement occupé par notre petite colonie à l’hôtel des Quatre Parties du monde, le chevalier de las Matas, le comte de Manteïra et le baron de Bibander se trouvaient réunis.

Il y avait un bon feu dans la cheminée, pour chauffer ces trois nobles personnages, et la table qui restait dressée au milieu de la chambre gardait les débris d’un copieux déjeuner.

Il était impossible de se méprendre : la vue seule de nos trois gentilshommes, à part même l’accent exotique que chacun d’eux avait au plus haut degré, suffisait pour les placer dans la classe des étrangers.

La France, en effet, a son galbe particulier, qui change suivant la mode et le temps, mais