vous êtes heureux et vous la rendez heureuse, n’est-ce pas, René ?
« Oh ! si quelque jour j’apprenais que mon dévouement lui a été fatal !… si j’allais savoir !…
« Mais non, c’est impossible ! Je ne veux même pas y arrêter ma pensée ; vous êtes noble et bon, René ; quant à elle, c’était un enfant ; vous aurez trouvé son âme docile ; vous lui avez appris facilement à vous aimer…
« Ne comptant point revoir la France, et n’ayant nul besoin de la part de fortune qui doit me revenir par héritage, je remets mon patrimoine entre vos mains, à la charge par vous de le rendre intact, sans en rien distraire ni aliéner, aux enfants que Dieu pourra donner à Marthe…
« En cas de mort, je veux et j’entends que cette partie de ma lettre soit regardée comme un testament…
« Et maintenant, adieu, mon frère. Dites à Marthe que je la chéris comme une sœur, afin qu’elle entende au moins prononcer mon nom… Parlez de moi à notre père et à notre mère… et surtout écrivez-moi bien vite, car ma seule consolation est de vous aimer et de penser que vous m’aimez.