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CHAPITRE II.

peu au Palais-Royal et sur le boulevard, pour voir l’effet.

— Tu te montreras demain.

— Sans doute… Mais demain, mon coquin de tailleur aura peut-être livré d’autres polonaises pareilles à la mienne… de sorte que je me trouverai en danger de croiser sur ma route le premier faquin venu habillé tout comme moi.

— Ce sera piquant pour le faquin, grommela Blaise. Joseph, ajouta-t-il en s’adressant au garçon qui entrait, un bol de vin chaud pour M. le chevalier, et du punch pour moi.

— Et pour M. le baron ?… demanda le garçon.

Bibandier se gratta l’oreille.

— Le punch… le vin chaud…, murmura-t-il, ça fait monter le sang à la tête… et vous devenez rouges comme des homards… Moi, j’aime les teints pâles… Joseph, vous me donnerez un bichof.

— Ah çà !… dit Blaise quand le garçon fut parti, tu oublieras donc toujours que tu es Allemand, toi ?

Bibandier s’élança vers la porte.

— Endentez-fus ?… cria-t-il à travers les escaliers. Chossèphe !… fus mé tonnerez eine pichof !

Ayant ainsi réparé très-adroitement son