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CHAPITRE II.

Moi, je resterai dans mon rôle… Je tâterai… je chercherai le joint… Soit avec ma martingale, soit avec autre chose, je compte bien le bloquer… Mais, en définitive, si on ne pouvait pas, resterait à tenter le grand coup de force… Que diable ! ce n’est pas la mer à boire que de fouiller la poche d’un homme ivre ou de crocheter un méchant petit secrétaire en bois de rose !…

— Moi, ça m’irait assez !… dit le baron Bibander ; ma main se gâte…

— Moi aussi…, ajouta Blaise. Je me fierais mieux à ce jeu-là qu’à la meilleure des martingales… Mais il y a encore un autre obstacle.

— Quoi donc ?

— C’est René de Penhoël tout seul qui a droit au rachat.

— C’est ma foi vrai !… murmura l’ancien uhlan : voilà l’Endormeur qui a une idée.

— Mes fils, dit Robert d’un ton doctoral, croyez bien que quand je propose une affaire, ce n’est pas à l’aveugle… Me prenez-vous donc pour un bambin ?… C’est toujours au nom de Penhoël que j’ai compté agir pour solder le réméré… Vous savez cela aussi bien que moi… Penhoël est un pauvre diable qui nous donnera sa procuration pour un morceau de pain.

— Si on peut le trouver…, interrompit Blaise.

— On le trouvera.