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Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 3, 1850.djvu/66

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LES BELLES-DE-NUIT.

Son regard timide et inquiet glissa jusqu’à Marthe.

— Si du moins on m’aimait !… prononça-t-il avec désespoir.

Marthe se leva enfin et se rapprocha de lui.

— René, dit-elle, tant que vous ne me chasserez pas, je resterai près de vous… et je vous aimerai.

Ce dernier mot tomba de sa bouche avec effort. Elle songeait à sa fille. Elle se tenait, les yeux baissés, auprès de Penhoël qui la contemplait en silence.

— Oh ! Marthe !… Marthe !… murmura-t-il enfin, si vous aviez voulu !…

Il se retourna vers l’oncle Jean et lui montra du doigt les deux épées.

— Merci…, dit-il seulement.

Puis il se dirigea vers la porte du salon.

Le vieillard et Marthe le suivaient.

Ils traversèrent ensemble le corridor désert. Ils descendirent ensemble le grand escalier où personne ne vint croiser leur route.

De plus en plus, le manoir semblait abandonné.

On aurait pu les voir marcher tous les trois en silence le long des allées du jardin…

L’oncle Jean ouvrit la porte qui donnait sur le