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Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 3, 1850.djvu/78

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LES BELLES-DE-NUIT.

latérale s’ouvrit, donnant passage à M. Robert de Blois.

Robert avait entendu et vu la majeure partie de ce qui venait de se passer ; un sourire de profond dédain se jouait encore autour de sa lèvre.

Il se dirigea vers la table où était la lampe, et poussa du pied, chemin faisant, les débris du portrait de l’aîné.

— Quelle brute enragée et stupide !… murmura-t-il. En vérité, la partie était trop aisée à gagner !… C’est qu’il allait la tuer, ma parole d’honneur… sans ce vieux pique-assiette d’oncle en sabots, qui est, ma foi, un gaillard !…

Il jeta un regard sur l’épée, qui était toujours à la même place.

— Tudieu !… reprit-il, quelle garde il vous avait ! Il a désarmé l’autre trois fois de suite au demi-cercle !… On n’y voyait que du feu !

Il s’étendit sur le fauteuil où s’asseyait naguère Penhoël, et joignit ses mains sur son estomac avec un air de béatitude.

— Et tout cela est déjà de l’histoire ancienne !… poursuivit-il ; la toile est tombée, la farce est finie et nous entamons l’ère sérieuse de notre existence… Il s’agit maintenant d’être un homme grave… et de porter comme il faut notre fortune… On se débarrasserait bien de ce vieux