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Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 3, 1850.djvu/96

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LES BELLES-DE-NUIT.

main de la justice, et nous avons le temps de nous retourner.

— Pas beaucoup…, dit l’ancien uhlan avec douceur.

— Donnons-nous la main, Blaise, reprit Robert en se tournant vers son camarade. Nous sommes unis, n’est-ce pas, maintenant ?… À nous deux, nous le mènerons loin, je vous jure, votre marquis de Pontalès !…

— Oui… oui…, balbutia l’Endormeur ; je ferai tout ce que tu voudras !

— Ah !… s’écria Robert, on croit nous tenir !… À l’appui de ces belles menaces, M. le marquis aurait dû nous montrer quatre gendarmes…

— Il y en a huit à l’office…, répondit Bibandier en souriant ; c’est l’Endormeur qui a été les chercher à Redon.

Robert se tourna vivement vers Blaise, qui murmura en se frappant le front :

— C’était au cas où les paysans se seraient révoltés pour les maîtres de Penhoël.

Robert ne dit plus rien ; il était vaincu. Dans le silence qui se fit, on entendit la petite toux sèche de Macrocéphale, qui attendait toujours derrière la porte.

— Patience ! lui cria Bibandier ; voilà qui est fini.