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Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 4, 1850.djvu/105

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CHAPITRE VIII.

maudissait la froideur de cette statue en chair et en os, que rien ne pouvait émouvoir.

Il y eut surtout un instant où son amour-propre de conteur fut piqué vivement.

C’était à l’endroit le plus dramatique, à l’endroit où Madame entrait en scène, poursuivie par cette fatalité tragique, qui pesait sur la famille depuis trois ans.

Le nabab se redressa tout à coup ; ses yeux s’ouvrirent tout grands, mais ce ne fut point pour regarder Robert.

Quelque chose de plus intéressant attirait l’attention de milord, qui se prit à sourire.

Hortense, appuyée sur Étienne, Delphine, les bras jetés autour du cou de Roger, venaient de s’arrêter à l’entrée du berceau.

Derrière les deux couples qui, désormais, s’entendaient à merveille, deux femmes se glissaient d’arbre en arbre, deux femmes jalouses, il n’y avait pas à s’y méprendre, et semblaient épier curieusement nos amoureux improvisés.

Nos deux couples passèrent pour s’enfoncer plus avant sous les arbres. Les deux inconnues passèrent également.

Montalt, tout entier à ses observations, ne s’était point aperçu que le chevalier de las Matas avait suspendu son récit durant un instant.