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Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 4, 1850.djvu/112

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LES BELLES-DE-NUIT.

— Oh !… fit la danseuse pathétiquement, va-t-on m’abandonner aussi ?…

Roger poussa un gros soupir et suivit avec lenteur les pas d’Étienne.

Les deux danseuses se regardèrent un instant d’un air tragi-comique.

— Ils sont gentils tout de même !… soupira Hortense.

— Gentils à croquer !…

— Mais, par exemple, innocents ! oh ! innocents !

— Comme des pigeons de volière, ma bonne !… acheva lestement Delphine.

Puis elle ajouta en rajustant les perles de sa coiffure :

— Est-ce ennuyeux ?… Moi, d’abord, j’étais sûre du mien !

— Et moi donc !

— Oh ! toi, pas tout à fait !… Mais c’est égal, je veux mon billet de cinq cents… On n’avait pas mis dans le marché qu’il viendrait des sauvages de femmes pour nous les prendre sous le nez !

— Moi qui avais eu tant de mal !… dit Hortense. Je n’avais jamais tant soupiré de ma vie !… Mais où sont-elles donc, ces pleurnicheuses ?… Je ne les ai pas reconnues, moi.

— Ni moi… Il fait si sombre !…