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LES BELLES-DE-NUIT.

Pontalès était maître du manoir. Les Penhoël dépouillés erraient on ne savait où ; les deux filles de l’oncle Jean, pauvres belles-de-nuit, disait l’artiste breton en faisant allusion à la légende de Bretagne, avaient été enterrées dans le cimetière de Glénac…

Roger pleurait comme un enfant ; Étienne, les yeux secs et le visage livide, retourna précipitamment sur ses pas. Un vague espoir lui restait.

Sous le berceau touffu, à la place étaient restées les deux jeunes filles, il n’y avait plus personne.

Étienne chercha de tous côtés ; ce fut en vain.

Roger et lui appelèrent. Point de réponse.

Seulement, comme ils se laissaient choir sur le gazon, épuisés et l’âme navrée, une voix vint jusqu’à leurs oreilles, voix mélancolique et douce, qui sonna comme l’écho d’une plainte lointaine, parmi les gais accords de l’orchestre.

Cette voix disait ces mots :

— Belles-de-nuit…