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Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 4, 1850.djvu/124

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LES BELLES-DE-NUIT.

avait trouvé pour Pontalès et Penhoël ces deux pseudonymes romantiques.

— Mais, poursuivit-il, nous avions madame Montaigu, la mère de l’Ange qui, malgré l’infidélité de son époux, — vous savez, il en tenait pour Lola, — exerçait sur lui une dangereuse influence… Madame Montaigu est encore une belle femme, morbleu ! et si j’avais eu le temps, je me serais fait aimer d’elle, sans trop de répugnance, pour arranger la chose tout d’un coup… Mais, en définitive, c’eût été payer bien cher quelques mille francs de rente… Je vous prie de croire, milord, que je ne me prodigue pas comme cela !…

Montalt ne sourcilla pas. Pourtant un regard, plus perçant que celui de Robert, eût distingué peut-être, à travers cette enveloppe de tranquillité impassible, un signe de malaise bientôt réprimé.

Mais Robert n’avait garde ; il suivait laborieusement les fils de son récit, et c’était tout au plus s’il parvenait à ne point s’y perdre ; car le nabab lui versait toujours à boire, et l’ivresse venait à grand train.

— Vous ai-je déjà parlé de l’autre ?… demanda-t-il en s’interrompant brusquement. Oui… j’ai dû vous toucher quelques mots déjà de l’oncle d’Amérique… une autre variété de fossile qui est,