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LES BELLES-DE-NUIT.

tume de se retirer longtemps avant la fin de ses fêtes. Ce fut donc sans étonnement qu’on le vit se diriger vers le perron de l’hôtel.

Il traversa les groupes joyeux en s’inclinant à droite et à gauche, sans retirer la main qui pressait toujours sa poitrine.

Sa figure pâle avait ce même sourire qu’on lui avait vu au moment où l’orchestre donnait le premier signal de la danse.

Il franchit le péristyle jonché de fleurs, et rentra dans l’hôtel.

Quand il eut fermé sur lui la porte de son appartement, tout ce calme qui était sur ses traits disparut comme par magie. Ses sourcils se froncèrent, des rides se creusèrent à son front. Un feu sombre brûla dans son regard. Sa gorge, oppressée, rendit un gémissement.

Il se laissa tomber sur un divan, comme si ses jambes n’avaient plus la force de le soutenir.

Vous eussiez dit un patient qui vient de subir la longue et intolérable torture…

Quand il retira sa main cachée dans sa poitrine, la toile de sa chemise, en touchant son sein palpitant, se teignit d’une large empreinte de sang…