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Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 4, 1850.djvu/144

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LES BELLES-DE-NUIT.

Il y avait bien longtemps que le nabab appelait ainsi, chaque soir, le sommeil rebelle à son chevet.

Tandis que Séid préparait le breuvage, on frappa doucement à la porte extérieure.

Montalt fit signe d’ouvrir.

C’était M. Smith, tout de noir habillé, comme il convient à un homme décent et qui sait vivre.

Montalt le reçut le verre à la main.

— Pardon, milord…, dit M. Smith que son emploi léger n’empêchait pas de garder en toute occasion une gravité puritaine ; Votre Seigneurie me paraissait occupée, cette nuit, d’affaires si importantes que je n’ai pas osé la déranger… J’avais pourtant une bonne nouvelle.

— Qu’est-ce ?… demanda Montalt en buvant une gorgée.

— Nos deux intraitables ont enfin pris leur parti, répliqua M. Smith.

— Ah !… fit Montalt ; Étienne et Roger ?…

— Non pas, s’il plaît à Votre Seigneurie, dit M. Smith. Je veux parler des deux charmantes miss que nous convoitons depuis si longtemps.

— Mes deux petits chapeaux de paille !… s’écria le nabab ; elles ont enfin consenti à vous entendre ?

— Mieux que cela !