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Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 4, 1850.djvu/149

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CHAPITRE X.

jetant ses guirlandes de fleurs sur les consoles en bois de rose.

Il était impossible d’imaginer un boudoir plus délicieux…

Et la main qui l’avait orné ne s’était livrée ici à aucune confusion bizarre. Les souvenirs d’Asie faisaient trêve et ne venaient point, comme dans le reste de l’hôtel, contrarier le style fleuri de notre XVIIIe siècle.

On avait opté, il s’agissait d’amour, entre l’Asie savante en volupté et la France de Louis XV. On avait choisi la France de Louis XV, grand honneur pour elle assurément.

Cyprienne, dont la paupière se relevait à demi, poussa un petit cri de joie, non pas peut-être à la vue de toutes ces merveilles, mais à l’aspect d’un guéridon aux pieds de bronze, dont la tablette incrustée supportait un souper adorable. L’eau vint à la bouche de Cyprienne, qui ne put s’empêcher de sourire.

Mais elle baissa les yeux, parce que ce premier regard n’avait pas éclairé tous les coins de la chambre, et que la jeune fille gardait une bonne part de sa frayeur.

Diane, immobile et pâle, avait l’air d’une victime qui attend.

Ses idées étaient autres et plus graves que celles de sa sœur ; peut-être devinait-elle mieux