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CHAPITRE XI.

mant, et rendait à son visage toute sa noble sérénité.

— Pourquoi ce déguisement ?… dit-il enfin d’un accent affable et bon ; vous n’en avez pas besoin pour être jolies comme des anges.

— Ce sont les vêtements de notre pays…, répondit Diane à voix basse et sans lever les yeux.

— Ah ! fit Montalt ; l’aimez-vous bien, votre pays ?

À cette question inattendue, Cyprienne risqua un timide regard. Puis elle tourna la tête aussitôt pour cacher sa rougeur.

Mais elle avait eu le temps de voir en face Montalt, dont le sourire s’imprégnait en ce moment d’une sorte de bonté paternelle.

Le fardeau d’épouvante qui pesait sur le pauvre cœur de Cyprienne fut allégé de moitié pour le moins.

— Si nous aimons notre pays !… dit Diane. Nous sommes Bretonnes !

— Ah !… fit encore Montalt dont la voix changea légèrement ; c’est une grande gloire que d’être Bretonne à ce qu’il paraît, mes belles enfants !… À tout hasard, je vous en fais mon compliment sincère.

— Il y a longtemps que vous savez d’où nous venons…, murmura Diane.

— Oh ! oh !… s’écria le nabab dont le sou-