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Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 4, 1850.djvu/211

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CHAPITRE XIV.

S’il se rapproche, il faut rire plus fort, et repousser toujours la tristesse qui enlaidit et se garder des larmes qui vieillissent !

Mais où vont nos maussades pensées ? Hortense et Delphine n’avaient pas vingt ans…

Depuis plus d’une heure, nos deux amis parcouraient le jardin dans toutes les directions, sans jamais rencontrer leurs inconnues. Ils avaient fouillé les moindres recoins, et arrêté, l’une après l’autre, toutes les femmes qui portaient le costume de bayadère.

Parmi celles-ci, nulle ne manquait à la fête. Elles étaient bien douze, comme à l’ouverture du bal.

Mais cela ne faisait qu’augmenter le mystère, Étienne et Roger avaient acquis la certitude que leurs deux inconnues ne se trouvaient point parmi ces douze danseuses.

Plus d’une fois, ils avaient poursuivi dans les bosquets quelque fine taille, serrée par une ceinture de cachemire rouge à franges d’or ou par une ceinture verte, mais l’illusion ne durait guère ; au premier mot prononcé, ils s’éloignaient pour continuer leurs recherches vaines.

Ce n’étaient plus les voix tristes et douces entendues sous le bosquet…

Ils désespéraient, et leur esprit tâchait en vain de deviner le mot de l’énigme.