Aller au contenu

Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 4, 1850.djvu/224

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
220
LES BELLES-DE-NUIT.

— Nous aurons le temps d’en causer… Pour le quart d’heure, il faut agir… Suivons les petits, et fais ce que je te dirai.

Ils descendirent la rampe et s’enfoncèrent sous les bosquets en causant à voix basse.

Étienne et Roger étaient devant eux.

— C’est, que…, dit le baron Bibander en poursuivant l’entretien, je ne me soucie pas beaucoup d’aller leur tirer ma révérence, moi… Pourquoi n’y vas-tu pas ?

— Y penses-tu ?… Ils me voyaient tous les jours… j’étais sans cesse sous leurs yeux… Ma voix seule me ferait reconnaître.

— Non pas, l’Endormeur, non pas !… Je t’assure que tu es très-bien déguisé… Ta fausse barbe et tes cheveux postiches…

— Allons donc !… Toi, c’est à peine s’ils t’ont aperçu deux ou trois fois… Et encore, sois bien sûr qu’ils ne t’ont pas remarqué…

— Mais si fait !… On a beau être mal habillé… quand on a une certaine tournure…

— Alors tu ne veux pas ?…

— Dame !…

— Fais attention que nous serons deux contre toi, en cas de brouille !… Car l’Américain ne croit guère aux fantômes !…

Depuis le moment où la bayadère à la ceinture verte lui était apparue, ou plutôt depuis la