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Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 4, 1850.djvu/240

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LES BELLES-DE-NUIT.

même l’absence de tout enseignement, car la faiblesse humaine a sa pente vers le mal, peut les jeter pour toujours dans une autre voie.

Ce sont alors des instruments de vice ou de crime, passifs encore, mais terribles, à cause de cela même souvent.

Du reste, Blanche voyait Lola tout au plus une fois par jour. La prétendue marquise lui disait alors quelques mots de sa mère, qui était toujours sur le point d’arriver pour l’emmener avec elle en Bretagne.

Blanche n’avait pas l’idée du mensonge. On avait beau la tromper, elle ne se fatiguait point de croire.

Il y avait chez la marquise une femme de chambre de vertu douteuse, mais bonne fille au fond, et d’un caractère serviable, qui avait pris l’Ange en affection.

La pauvre enfant était si douce et si éloignée de la plainte. Thérèse, la femme de chambre, lui tenait compagnie, la soignait et la consolait.

Mais Thérèse avait deux ou trois soupirants parmi la jeunesse studieuse du carrefour Bussy : Blanche restait bien souvent seule, et alors de vagues tristesses venaient l’accabler.

Elle se souvenait de Penhoël, où son enfance s’était écoulée parmi les caresses. Mon Dieu ! que de bonheur, et comme on l’adorait ! Elle