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Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 4, 1850.djvu/247

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CHAPITRE XV.

Durant des heures entières, il restait en contemplation devant elle, et parfois, lorsque le front de Blanche s’appuyait, plus triste, sur sa main, des larmes venaient aux yeux du pauvre prisonnier.

Bien souvent, il avait essayé d’attirer l’attention de la jeune fille, soit en l’appelant par son nom, car il savait son nom, soit en agitant ses mains à travers les barreaux.

Mais sa voix s’était perdue parmi les chants rauques des autres captifs, et quant à ses signaux, Blanche ne les remarquait point, ignorant qu’ils lui fussent adressés.

Le prisonnier avait nom Vincent de Penhoël.

Dans cette maison, la pauvre Blanche se trouvait, à son insu, entourée de tous ceux qu’elle aimait.

Vincent, qu’appelaient ses larmes muettes, pouvait la voir pleurer ; quelques pas, et deux ou trois murs la séparaient de sa mère qu’elle demandait à Dieu chaque jour dans son ardente prière.

. . . . . . . . . . . . . . .

Vincent était arrivé jusqu’à Paris, tantôt à pied, tantôt sur la charrette de quelque paysan voyageur, comme il avait pu, enfin.

De Redon jusqu’à Rennes, les traces des ravisseurs avaient été faciles à suivre. À Rennes, au