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Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 4, 1850.djvu/259

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CHAPITRE XVI.

jamais vus, et madame ne reçoit pas à cette heure… Revenez plus tard.

— Vous ne nous avez jamais vus ?… se récria M. Édouard.

— Eh bien, Bichette ?… fit le portier du fond de sa loge.

— Écoutez !… reprit Léon, nous ne voulons pas vous tenir là entre deux vents, ma chère dame… Il faut que nous voyions la marquise à l’instant même.

— Impossible !

M. Édouard tira de sa poche une demi-douzaine de louis et les mit dans la main de la concierge.

Celle-ci recula jusqu’à la petite lanterne, allumée à la porte de la loge.

Si c’eût été de l’argent blanc, peut-être eût-elle parlementé pour la forme, mais le reflet jaune de l’or lui sauta aux yeux.

Elle lâcha son balai pour faire une belle révérence.

— C’est-à-dire…, se reprit-elle, impossible… Entendons-nous !… vous avez l’air de deux jeunes messieurs bien honnêtes… et il faut bien que vous soyez venus dans la maison puisque vous m’appelez par mon nom de madame Gonelle.

— Mais que fais-tu donc là, Bichette ?… criait le concierge.