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Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 4, 1850.djvu/268

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LES BELLES-DE-NUIT.

épouvante, car elle avait redouté un danger d’une autre sorte.

Néanmoins, elle poussa un cri, et jeta un peignoir sur ses épaules nues en prenant des poses de colombe effrayée.

Thérèse était debout, au milieu de la chambre, faisant de grands hélas ! et cherchant l’occasion de se trouver mal.

Édouard et Léon étaient entrés, et avaient fermé derrière eux la porte au verrou.

— Messieurs !… messieurs ! dit la marquise, voilà une conduite infâme !… Je ne vous connais pas.

— Mon Dieu !… mon Dieu ! soupirait Thérèse, quels démons !

Elle se laissa choir sur un fauteuil.

Édouard et Léon étaient restés auprès de la porte. Ils s’inclinèrent respectueusement et firent quelques pas, le chapeau à la main.

— Madame la marquise…, dit Édouard avec lenteur, et comme si l’émotion eût embarrassé sa parole, daignez nous pardonner…

— Vous pardonner, messieurs !

— Nous sommes plus coupables encore que vous ne le pensez peut-être… Nous avons forcé la porte de votre hôtel… Nous avons feint l’ivresse pour avoir un prétexte d’user de violence envers cette pauvre fille…