Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 4, 1850.djvu/75

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
71
CHAPITRE VII.

de poche, pour voir si son visage n’avait pas déteint, par hasard.

L’orchestre jouait au dehors un air lent et monotone.

Au moment où les convives descendaient le double perron de la terrasse pour entrer au jardin, dont l’aspect dépassait les étincelantes merveilles des contes de fées, les douze femmes déguisées en bayadères quittèrent brusquement leurs cavaliers et s’élancèrent sur le gazon qui faisait face à l’hôtel.

Au premier plan du tableau, sur le velours des gazons, parmi les corbeilles fleuries, on voyait ces douze femmes, pareilles en beauté, drapées gracieusement dans leurs costumes étranges, tout étincelants de pierreries et d’or, et dont la danse molle réalisait un voluptueux rêve.

Leurs masques étaient tombés au premier signal de l’orchestre. Elles étaient toutes charmantes et jeunes, mais il fallait donner la palme aux élues de M. Smith, à ces deux péris, légères et mignonnes qui devaient tenter la conquête d’Étienne et de Roger.

Elles étaient en vérité adorables, et l’on n’eût point su dire laquelle était la plus ravissante. Hortense avait un visage de brune, piquant et vif, couronné de cheveux noirs comme l’ébène.