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LES BELLES-DE-NUIT.

saient l’horizon ; il se sentait de l’argent en poche, et se faisait fort de ramener la partie.

En somme qu’y avait-il ? La probabilité d’un adversaire de plus. Qui pouvait dire si cet adversaire ne deviendrait pas un allié à l’occasion ?

Fallait-il renoncer à cet espoir ? La lutte restait possible, et l’ennemi qu’on ne pouvait se concilier, il fallait le perdre.

Au premier abord, cette ligue des Penhoël avec le nabab semblait, à la vérité, formidable ; mais cette ligue était-elle bien réelle ?

Que de femmes s’étaient égarées dans ce voluptueux boudoir, où Blaise et Bibandier avaient aperçu les filles de l’oncle Jean !

À cette heure, les filles de l’oncle Jean étaient déjà, peut-être, hors de l’hôtel Montalt.

Ce cas probable une fois admis, les deux jeunes filles perdaient les trois quarts de leur force. Ce n’étaient plus que deux pauvres enfants, isolées dans Paris, et plus faciles à perdre ici qu’au fond de la Bretagne même !

Il y avait bien longtemps que, grâce à madame la marquise d’Urgel, Robert connaissait la demeure des autres membres de la famille de Penhoël.

Lola, comme nous l’avons dit, demeurait à quelques pas de la pauvre maison où René,