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LES BELLES-DE-NUIT.

mieux parfois que de l’argent… et demain, comme tu dis, ami Blaise, nous serons peut-être millionnaires…

. . . . . . . . . . . . .

La soirée s’avançait déjà lorsque Berry Montalt revint à son hôtel. Il avait passé toute la journée dehors, et c’était du Cercle qu’il avait écrit ses deux dernières lettres à M. le chevalier las Matas.

La première chose dont il s’informa en descendant de voiture fut de savoir si le chevalier était venu ou s’il avait écrit. À ces deux questions, le concierge de l’hôtel répondit négativement. On n’avait point eu de lettres, et la seule visite reçue dans la journée était celle de madame la marquise d’Urgel, qui avait demandé Mirze.

Le nabab gagna ses appartements d’un air triste et préoccupé. Il s’assit, en rentrant, devant son secrétaire, et trempa sa plume dans l’encre.

— Jean de Penhoël !… murmura-t-il ; une jeune fille enlevée !… Tout cela est étrange… J’aurais dû lui parler peut-être…

Il déposa sa plume et appuya la tête contre sa main.

— Ces choses m’entourent et me pressent !… poursuivit-il. Le doigt de Dieu est-il là ?… Ou