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CHAPITRE XXII.

génie de leurs anciens rêves ! il était là, toujours, devant leurs yeux…

Elles le voyaient avec sa noble beauté, avec ce charme fier qui rayonnait de son sourire.

Ses moindres paroles restaient gravées tout au fond de leurs cœurs.

Il avait commencé par être bien cruel pour devenir ensuite si généreux !…

Diane et Cyprienne ne trouvaient personne à qui le comparer, même de loin ; les hommes qu’elles avaient vus jusqu’alors n’étaient point faits ainsi.

Elles ne le connaissaient pas, mais elles le devinaient plus complétement peut-être que ceux-là mêmes qui vivaient avec lui depuis des années.

Leur bonheur était de penser qu’il leur serait donné peut-être de mettre un baume sur les blessures envenimées de ce grand cœur.

Depuis le matin, il ne leur avait pas donné signe de vie, mais elles n’avaient point d’inquiétude encore, parce que toute la maison était à leurs ordres. Séid avait parlé ; chacun, dans l’hôtel, leur obéissait comme au nabab lui-même.

Elles attendaient ; quelque chose leur disait que Montalt ne les avait point oubliées. Et il n’y avait point d’impatience dans leur attente, parce