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LES BELLES-DE-NUIT.

Pendant qu’il parlait, Vincent avait ramassé l’épée.

— Moi, je ne connais pas les règles…, prononça-t-il rudement ; cet homme m’a donné rendez-vous… voici des armes… cela suffit.

— À la bonne heure ! s’écria Montalt en riant, celui-là est un vrai gentilhomme breton… crinière de lion et cœur de loup !

— Celui-là sait tenir une épée !… répondit Vincent ; si vous n’avez pas le poignet libre et la tête froide, ne vous battez pas contre lui.

Pour toute réponse, le nabab reprit, pour la troisième fois, sa garde élégante et fière ; mais il fut obligé tout de suite de serrer son jeu et de se tenir ferme à la parade, car Vincent était un adversaire redoutable.

Le combat dura plusieurs minutes, au bout desquelles la fatale tache de sang se montra sur la poitrine du jeune homme, juste à la même place que les deux autres.

Le foulard des Indes joua son rôle, et Vincent, la tête basse, se retira auprès d’Étienne et de Roger.

— À votre tour, M. de Pontalès ! répéta le nabab.

Pontalès s’avança, suivi de ses deux témoins.

Tandis qu’il ôtait son habit sans faire de