Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 5, 1850.djvu/168

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
164
LES BELLES-DE-NUIT.

chauffe… Je vous l’ai dit hier : vous avez le visage de votre père… et je vais oublier que vous ne m’avez jamais fait de mal !

— Ah ! s’écria Pontalès emporté lui-même par la chaleur du combat, vous ne riez plus, milord… Si vous êtes las, on vous donnera trêve…

— Vous l’aurez voulu !… dit Montalt dont les yeux lancèrent un éclair. Je ne vois plus en vous que le fils de votre père, monsieur… et je me venge !

Les deux épées grincèrent en se touchant de nouveau ; Pontalès tomba percé à la même place que les trois autres.

Mais, cette fois, le foulard des Indes essuya quatre pouces de fer sanglant.

Le nabab croisa ses bras sur sa poitrine, et sa tête se pencha.

Les témoins de Pontalès l’emportaient, à bras, vers sa voiture.

Étienne, Roger et Vincent s’éloignaient déjà de la place du quadruple duel, lorsqu’un bruit de pas se fit dans le fourré.

On n’avait point entendu de voiture rouler sur le sable de l’allée.

Les trois jeunes gens poussèrent ensemble un cri de surprise.

— Mon père !… dit Vincent.