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LES BELLES-DE-NUIT.

Il lui dit quelques paroles à voix basse, puis il revint vers la chaise de poste, dont la portière s’ouvrit de nouveau pour donner passage à un vieillard à cheveux blancs.

— Je veux mourir si ce n’est pas le vieux Jean de Penhoël !… dit la Romance.

Le vieillard était entré dans l’auberge.

Personne ne bougeait plus à l’intérieur des chaises de poste, dont les chevaux soufflaient et fumaient.

L’inconnu causait toujours avec l’aubergiste.

Au bout d’une grande demi-heure, le vieillard qu’on avait pris pour Jean de Penhoël se montra de nouveau. Aidé par un domestique de l’hôtel, il portait à bras une femme qui semblait malade et d’une faiblesse extrême.

— Madame !… murmurait-on aux fenêtres.

Et l’on ajoutait :

— Que veut dire tout cela ?…

La femme malade fut introduite dans l’une des chaises de poste, où le vieillard monta derrière elle.

On entendit l’inconnu demander au maître de l’auberge :

— Combien y a-t-il de temps qu’il est parti ?

— Une demi-heure à peu près.

— Je vous prie de me faire seller un cheval sur-le-champ.