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CHAPITRE XIX.

homme, habillé dans le dernier goût, et pouvant être accusé même d’un peu d’exagération dans son élégance, braquait sans façon sur lui un magnifique binocle d’or.

Le nabab, qui ne prenait point garde, se mit en devoir d’entrer.

Notre jeune homme lui frappa sur l’épaule.

— Un mot, milord !… dit-il.

Le nabab s’arrêta.

— C’est bien à lord Berry Montalt que j’ai l’honneur de parler ?

— Oui, répondit le nabab.

— Moi, reprit le jeune homme, je suis le comte Alain de Pontalès.

Montalt, qui n’avait pas même daigné lever les yeux sur lui jusqu’alors, tressaillit légèrement et le regarda.

— Ah !… fit-il ; et que me voulez-vous ?

— J’aurais une explication à vous demander, milord… Vous connaissez madame la marquise d’Urgel ?

— Je ne sais pas…, répondit Montalt.

— Comment !… vous ne savez pas ?… répéta le jeune Pontalès qui éleva la voix.

— Non, monsieur… Est-ce là tout ce que vous aviez à me dire ?

Le petit Pontalès sortait de l’équipage de Lola. Il avait la tête fraîchement montée. La