Page:Féval - Les Cinq - 1875, volume 1.pdf/133

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

comte Pernola occupait une position de haute confiance chez son parent, M. le marquis de Sampierre, lequel l’avait jusqu’à présent comblé de preuves d’affection. Sans avoir le titre d’intendant qu’il eût repoussé comme humiliant et incompatible avec sa naissance, il faisait toutes les affaires de cette maison, une des plus opulentes de l’Europe.

» M. le comte Pernola n’a fait aucune difficulté pour répondre.

» Il a déclaré que, selon lui, M. le marquis de Sampierre est un gentilhomme de haute vertu, incapable de toute action contraire aux lois ou à l’honneur, et que la princesse Domenica Paléologue, marquise de Sampierre, a toujours mené une vie irréprochable. Il rougit pour ceux qui n’auraient pas honte de la soupçonner dans sa conduite. Un seul mot, selon lui, convient pour caractériser Domenica Paléologue : c’est un ange.

» Il résulte de ses déclarations que, même antérieurement au mariage, M. le vicomte Jean de Tréglave avait manifesté à l’égard de la jeune Domenica Paléologue, qui était encore un enfant, des empressements pouvant mériter la qualification de romanesques.

» M. Jean de Tréglave ne fréquentait pas la maison du prince Michel Paléologue, à Vienne, mais il y avait eu, entre lui et la jeune Domenica, des conversations, des rencontres, le tout fort innocent. M. le marquis de Sampierre ignorait ces circonstances lors de son mariage, qui eut lieu à Paris le 17 mai 1844.

» Tout de suite après le mariage, les jeunes époux