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il l’avait réglé lui-même. Le « jeune-premier, » qui était peut-être un étudiant, mais qui était sûrement un étranger, mit son pied sur la marge étroite séparant le mur du fossé et, prenant un élan, saisit de ses deux mains les défenses de fer, rivées au sommet de la murette.

Dans cette position, sa poitrine sans défense frôlait le trou que le Poussah comparait à une guérite. Fiquet frappa du mieux qu’il put, tout près de la chaîne d’or qui brillait dans la nuit.

Le cri appartenait au jeune homme.

Mais le juron était à Fiquet, qui fut saisi à la gorge, ramené en avant, puis lancé au fond de la guérite avec une si puissante vigueur qu’il s’affaissa sur place, privé de sentiment.

Reste la plainte. Elle avait été arrachée à Joseph Chaix, l’ouvrier, gendre de la Tartare.

Notre jeune étranger, pendant qu’il payait sa dette à Fiquet de la main droite, se tenait accroché au fer de la murette à la force de sa main gauche. L’exécution faite, il lâcha prise et tomba au fond du saut de loup, sur ses pieds.

Un homme se dressa près de lui, et, d’une voix qu’il voulait faire menaçante, mais qui chevrotait de peur ou de douleur, l’homme lui dit :

— Il me faut soixante francs, bourgeois !

Quelque chose était dans sa main, qui ressemblait à un pistolet.

Notre jeune homme avait le sang-froid solide, car, tout étourdi qu’il était par sa blessure et par sa chute, il empoigna la main qui tenait l’arme, et leva son autre