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— Oui, répondit encore Joseph.

— Merci ! c’est tout. Voilà que je perds plante… bonsoir, les voisins !

Il ferma les yeux. Vous eussiez dit un enfant qui s’endort dans un sourire.

Comme si elle eût attendu cet instant, la princesse Charlotte d’Aleix poussa la porte et s’élança dans la chambre d’entrée. Au même instant, l’aveugle revenait, disant :

— Le médecin est sur mes pas.

Joseph les regarda tour à tour, il avait la tête perdue. Charlotte lui saisit le bras avec la force d’un homme.

— Est-ce Pernola qui a frappé ? demanda-t-elle entre ses dents serrées.

Joseph balbutia.

— Je ne sais pas. Je n’ai rien vu.

L’aveugle trouva en tâtonnant la chaise où était Édouard.

Elle passa rapidement la main sur les traits du jeune homme et un grand soupir souleva sa poitrine.

Elle se mit à l’écart parce que le médecin entrait.

Princesse Charlotte avait rabattu son voile et s’était réfugiée de nouveau au chevet d’Éliane. Celle-ci demanda :

— Mais qu’y a-t-il donc, au nom du ciel !

— Peut-être que Dieu nous a envoyé un terrible malheur ! répondit Mlle d’Aleix. Prions, Éliane.