Page:Féval - Les Cinq - 1875, volume 1.pdf/227

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’imagination s’enflamme à la seule pensée de ce qui peut jaillir d’une poche !…

On se battit, on écrasa des enfants. Il y eut des gens qui montèrent sur le mur du parc, d’autres qui escaladèrent la grande maison, malgré le respect dû au papa Preux.

Celui-ci avait envoyé son soldat chercher de la bière. Il était toujours à sa propre croisée et ne manquait de rien ; son déjeuner l’attendait par derrière sur sa table, mais les poches !…

La première poche, celle de côté, qui est ordinairement l’asile du portefeuille, ne contenait rien, sinon un vieil étui à cigares — vide.

Les deux autres poches de la redingote, à droite et à gauche, donnèrent un mouchoir déchiré auquel manquait notamment le coin de la marque, une vessie à tabac et un cahier de papier à cigarettes.

Dans les poches du gilet, point de montre, mais une boîte en fer-blanc contenant des allumettes et un peigne à moustaches.

Dans la poche droite du pantalon un porte-monnaie absolument plat.

Dans la poche gauche un jeu de cartes qui fut reconnu « manié » et biseauté.

Enfin, à l’intérieur même du porte-monnaie, dans la poche destinée aux billets de banque, un petit papier froissé qui avait dû être une lettre, mais qui ne portait ni adresse ni signature.

Quelqu’un qui eût examiné le Poussah au moment