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Nicholas Daws ? demanda-t-elle en rougissant d’admiration et de ferveur.

Il y avait sur son front abondamment fané une candeur terrible.

Laure ne perdit point son beau sourire et dit :

— Alors, Hély, vous auriez confiance en ce jeune M. Donat ?

— Oh ! certes, Madame, à cause de ses principes et de sa tenue diamétralement régulière.

— Faites-le entrer au boudoir, donnez-lui un journal et qu’il attende.

— Un journal, non, madame ; j’ai Dieu merci, la Série des preuves, s’il est sérieux, comme je l’espère, et, s’il penche vers les frivolités de son âge, j’ai le Jardin de la contreverse, et les Sept parfums du sanctuaire. Un journal ! madame, que Dieu nous garde du poison !

— Vous lui prêterez ce que vous voudrez, Hély. Votre opinion a un grand poids sur moi, ma bonne. Je causerai volontiers avec ce jeune homme, quand Mme la marquise sera partie.

L’Anglaise fit une révérence. Laure ajouta, en lui remettant à part la lettre de Mœris et celle de Moffray :

— Ces deux-là doivent être portées à leur adresse sur-le-champ et par estafette. C’est très pressé.