Page:Féval - Les Cinq - 1875, volume 1.pdf/57

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et je demande la permission d’en citer quelques lignes choisies. Cela nous épargnera bien des pages.

Je commencerai par le Miroir des salons, où Mme la baronne de Vatenville rédigeait alors avec tant d’éclat les articles « élégants ».


« … Il y a eu un début au premier bal de l’ambassade d’Autriche, plus qu’un début : un lever de soleil !

» Tous les autres astres pâlissaient, même la ravissante duchesse de Dino, née de Sainte-Aldegonde (satin bleu, tablier de brocart d’argent, couronne de pensées, sidérées de diamants), même la blonde princesse de Beauvau, dont les toilettes sont comme ses yeux : indescriptibles ! même la duchesse d’Istrie (lilas senti profondément et relevé par des imprévus roses) ; même Mme la princesse de Chimay (Mlle Pellaprat) à qui on avait envie de tendre la main pour la retirer de son bain de pierreries. Heureusement qu’elle sait nager.

» Mais où étaient donc « ces messieurs » ? Auprès de Mme J. de Castellane, correcte comme un pli de la tunique de Rachel ? Non. Auprès de Mme de Nanzouty, la grâce habillée de poésie ? Non. Auprès de la duchesse de Praslin, dont le bonheur a comme un voile de tristesse ?

» Non, non, non, « ces messieurs » étaient ailleurs : le comte d’Orsay, le païen d’Althon-Shée, le chrétien Montalembert, M. de Châteauvillard, sir Lytton Bulwer, lord Seymour, Morny, le mystérieux, dont le brillant Walewski connaît seul la généalogie, tous les héros de la mode s’étaient tournés du côté de l’aurore…