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Page:Féval - Les Cinq - 1875, volume 2.djvu/105

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devoir en vous montrant le fond de votre situation. Le jugement qui vous enlève l’administration de vos biens vous lie bras et jambes, à l’heure même où vos biens sont menacés ; voilà un des bouts de la corde qui se noue autour de votre cou.

— Et l’autre bout ?

— Celui sur lequel on tirera quand on voudra vous étrangler ? l’autre bout, c’est le motif que vous avez pu avoir — et que vous avez eu en effet pour vous laisser interdire.

— Qui devinerait ce motif ?

— Tout ceux qui savent l’histoire de la nuit du 23 mai 1847.

— Il n’y a que Jean de Tréglave et vous.

— Et Domenica Paléologue…

— Pas un mot de plus ! fit le marquis péremptoirement.

— Vous me châtierez si j’ai péché, continua Pernola malgré cette défense. Et Domenica Paléologue, disais-je, et Phatmi, et tous ceux qui s’occupèrent de l’instruction criminelle entamée en 1847. Mon cousin, au point où vous en êtes, la plus mortelle de toutes les maladies serait pour vous la sécurité. Je veux vous en guérir à tout prix ! Vous m’entendez : je le veux !

M. de Sampierre resta un instant pensif. Quoi qu’il en eût, il était frappé.

— C’est bien, dit-il, mettons que je me sois privé par mon fait d’une partie de mes moyens de défense, en cas d’attaque. Où est l’attaque ?

Pernola pointa du doigt le portrait sans visage.