Page:Féval - Les Cinq - 1875, volume 2.djvu/134

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sous le bois une bande de fer solidement rivé. Ces persiennes étaient plus robustes que les meilleurs volets de chêne plein.

L’épouvante de M. de Sampierre fut tout d’un coup portée à son comble. Un spasme étrangla sa gorge et il dit :

— C’est l’histoire de tout à l’heure : l’histoire de l’homme qui s’était réfugié dans la mort !

Ses deux mains convulsives pressèrent son front où la sueur coulait à grosses gouttes glacées.

— J’espérais en Carlotta… murmura-t-il plaintivement.

Ce nom mit une lueur dans son regard.

— Carlotta ! répéta-t-il. Roland me disait : « Elle vient me voir… » Et je n’écoutais pas ; il me semblait que c’était sa fièvre qui parlait. Il me disait encore :

« Chaque fois qu’elle me donne à boire, le déchirement de mes entrailles s’apaise… » Et il me montrait l’issue par où Charlotte pénétrait ici… Car c’était ici : dans cette chambre… Et il me suppliait de ne pas révéler son secret à Giambattista…

Son regard monta jusqu’au portrait de Roland, et il balbutia :

— Roland ! je ne l’ai pas tué, celui-là ; mais je l’ai laissé mourir !… Par où donc venait Carlotta, pauvre chère fille ?

Ses yeux interrogèrent la boiserie. Pendant qu’il cherchait ainsi, sa pensée, qui tournait à tous vents, revint à Pernola, et il se dit :

— Je ne lui ai jamais révélé le secret de Roland et de