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Page:Féval - Les Cinq - 1875, volume 2.djvu/180

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— Ce fut moi, répondit Mlle d’Aleix.

Et comme son compagnon la regardait avec étonnement, elle ajouta :

— Nous ne sommes pas encore arrivés.

La petite chambre s’ouvrait sur un corridor assez large dont un côté avait trois fenêtres qui laissaient voir des massifs de lilas et de loniceras très-touffus, mais mal entretenus. Au delà de ces massifs on apercevait les grands troncs des tilleuls sur la gauche, et à droite la principale avenue conduisant de l’hôtel à la rue de Babylone.

Le corridor avait plusieurs portes, situées en face des fenêtres. Il se terminait par un mur plein, recouvert d’une boiserie de chêne.

— C’est par là que j’entrais, dit Charlotte en montrant la boiserie.

Sa physionomie avait changé du tout au tout. Il y avait en elle une grave et profonde tristesse.

Édouard l’interrogea encore des yeux. En apparence, il n’y avait là aucune issue.

— Que vous entriez où ? murmura-t-il.

Au lieu de répondre, Mlle d’Aleix tourna le bouton de la porte qui faisait face à la troisième et dernière fenêtre.

— Ici, dit-elle, parlant à voix basse et paraissant suivre une idée fixe : ici couchait le médecin qu’on avait fait venir de Sicile.

Elle mit son doigt sur sa bouche, comme si elle eût voulu prévenir d’autres questions.

C’était une grande chambre-bibliothèque, entière-