Page:Féval - Les Cinq - 1875, volume 2.djvu/214

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— Mon père… balbutia Édouard machinalement.

— Je vous prie, tournez-vous que je vous vois au jour.

Il avait déposé le revolver sur la table. Il marcha pour se mettre entre Édouard et les persiennes éclairées.

Édouard, obéissant, se retourna.

M. de Sampierre le regarda très-attentivement. À trois ou quatre reprises, ses yeux allèrent du jeune homme au portrait.

Il ne suffirait pas de dire qu’il y avait ressemblance ; c’était une extraordinaire parité !

— La photographie n’avait que quinze ans quand je la reçus, murmura M. de Sampierre, mais j’ai tenu compte avec soin des cinq années écoulées depuis lors. Il faut pour cela beaucoup d’habileté assurément ; je n’en manque pas… C’est vous qui m’aviez adressé votre photographie, je suppose, mon jeune ami ?

— Je ne sais pas ce que vous voulez dire, répondit Édouard.

Charlotte écoutait sans comprendre.

— Très-bien ! fit le marquis d’un air narquois. Vous niez, c’est naturel. Les choses sont comme elles doivent être. Jeune homme, on ne m’avait pas trompé. Je suis de ceux qu’on ne trompe pas facilement, vous pourrez en faire l’épreuve !

— Cher oncle, dit Mlle d’Aleix, vous avez donné à mon cousin son vrai nom, mais vous ne lui avez pas ouvert vos bras. Nous ne savons pas quelles pensées se