Aller au contenu

Page:Féval - Les Cinq - 1875, volume 2.djvu/244

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

lever, un bruit de pas se fit entendre au dehors, dans l’allée principale.

On monta les degrés du perron. Une clé tourna dans la serrure de la porte d’entrée.

— C’est Pernola qui revient, dit Mlle d’Aleix, il faut nous retirer.

— S’il est vrai que ce malheureux homme soit mon père, je ne l’abandonnerai pas ! répliqua Édouard.

Charlotte avait déjà rouvert la porte secrète.

— Ce n’est pas ici, dit-elle vivement, que nous pouvons servir M. de Sampierre. Les mesures du Pernola sont prises : il ne tentera rien personnellement, et le danger n’est que pour cette nuit. Nous n’avons déjà que trop tardé, car nos heures sont comptées. Désormais, l’épreuve est faite : votre père ne peut être sauvé qu’en dépit de lui-même. Venez !

— Où me conduisez-vous ? demanda Édouard qui se laissait entraîner à regret.

Ils passèrent le seuil au moment même où Pernola tournait le bouton de l’autre porte, et ce fut dans l’entre-deux que Charlotte répondit :

— Je vous conduis à votre rendez-vous de Ville-d’Avray. Nous allons jouer le tout pour le tout !

Quand Pernola entra, la porte secrète avait roulé sur ses gonds muets et nulle trace ne restait du passage des deux jeunes gens.

Derrière Pernola venait le valet Sismonde, porteur d’un assez grand panier qui contenait tout ce qui était nécessaire pour la réfection de M. le marquis.

En apercevant celui-ci couché sur le dos, les bras en