Aller au contenu

Page:Féval - Les Cinq - 1875, volume 2.djvu/246

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Quelle a été la cause de votre accident ? demanda Pernola très-affectueusement.

Le marquis hésita. Il se faisait justement cette question en lui-même et l’idée lui venait qu’il avait rêvé.

Il répondit en montrant le portrait de Domenico :

— C’est que… j’ai déchiré le nuage.

Pernola se retourna vivement. Il regarda le portrait avec une curiosité effrayée qu’il essayait en vain de cacher.

— Ah ! ah ! fit-il après un silence, ceci est donc le ressuscité !… Vous êtes un remarquable peintre, voilà ce qui est certain, mais si j’étais votre médecin, Giammaria, cette toile irait au feu. Elle vous poignarde à coups d’épingle !… Avez-vous faim ?

— Je vous prie, répondit le marquis, rabattez le voile noir.

Et quand Pernola eut obéi, il ajouta :

— Oui, je mangerais volontiers un morceau ; je me sens faible.

Aussitôt, Pernola tira du panier tout ce qu’il fallait pour mettre le couvert. Quand la table fut préparée et chargée, en vérité de fort bonnes choses, M. de Sampierre, avant d’y prendre place dit :

— J’espère, mon cousin, que vous allez me tenir compagnie.

Giambattista s’inclina avec respect, mais il fit un pas en arrière.