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donné le tort de l’oublier, qu’il y avait aujourd’hui grande réunion privée chez la jolie châtelaine.

Les Cinq, qui n’étaient jamais que quatre, se trouvaient rassemblés au salon, avec le concours de M. Preux, principal locataire de la cité Donon et guide à la Bourse (pour les dames), plus connu sous le nom familier du Poussah.

À la cuisine, Mlle Félicité, qui faisait seule le service en l’absence de Germand, venait de recevoir du renfort. Le concierge Cervoyer lui avait amené M. Baptiste, domestique honoraire, comme le prouvaient sa cravate bleue et son épingle d’or figurant un sabot de cheval.

Ce M. Baptiste, seconde incarnation de Vincent Chanut, avait laissé son costume de tous les jours dans le fiacre dont Chopé était le capitaine.

Ce même fiacre qui avait suivi, depuis la rue Saint-Guillaume jusqu’au bois de Fausse-Repose, l’élégante voiture de Mme la baronne Laure de Vaudré.

Cela dit, nous entrons au conciliabule.

C’était le blanc salon des villas parisiennes, ouvrant ses deux fenêtres sur la pelouse verte, où tranchent violemment les corbeilles de géraniums écarlates : chose charmante en soi, mais rendue détestable par l’abus uniforme.

Sur cent bourgeois de Paris, il y en a juste cent qui vous prennent au collet pour vous faire admirer cela.

Il faut leur dire à chacun que leur herbe est la plus verte et que leurs géraniums sont les plus rouges. Et ils le croient.