Page:Féval - Les Cinq - 1875, volume 2.djvu/297

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Et Mœris ajouta :

— Si nous étions dans la savane américaine…

— Nous sommes à Ville-d’Avray ! interrompit le père Preux. Je plaisantais quand je disais tout à l’heure ; Vincent Chanut nous entend et nous voit. Ce n’est pas le Pérou que cet homme-là. Mais ce qu’il y a de bien sûr c’est qu’il rôde autour de nous : je le flaire… Mes pauvres enfants, j’ai idée que l’affaire est manquée. C’est dommage, nous l’aurons perdue belle !

— Je réponds de Vincent Chanut, prononça Mylord si bas qu’on eut peine à l’entendre.

Laure se rapprocha de lui. Ils avaient tous deux la même pâleur.

— Dame ! grommela le père Preux, ce n’est pas impossible… Fanfan, tu t’en charges tout seul ?

— Tout seul ! répéta Mylord.

Laure était muette.

— Ça fait un, reprit le Poussah.

Mylord répliqua :

— Dites les autres.

— Il y a la bonne, cette Mlle Félicité.

— Je réponds de la bonne.

Laure lui serra la main.

— Et le cocher qui a amené la princesse, continua M. Preux.

— Je réponds du cocher, dit encore Mylord.

— Et Chopé.

— Et de Chopé… Après ?

— C’est absurde ! s’écria Moffray.

— C’est monstrueux et idiot ! ajouta Mœris.